par Rachel Dallaire et Marcel Rancourt
Du 27 août au 16 septembre dernier, nous avions le plaisir de visiter la Belgique, les Pays-Bas et le Grand-Duché du Luxembourg. L’union économique qui regroupe ces trois pays s’appelle le Benelux. Mon mari et moi avons choisi cette destination en raison surtout de la langue. Ce fut un voyage extraordinaire qui nous a enrichis sur plusieurs plans : l’histoire, les arts, la politique, la technologie, la gastronomie, l’horticulture, etc. Le temps nous a manqué pour tout voir. Les échanges avec les gens, et notamment les Belges, nous ont mis au fait de leurs réalités politique et linguistique : qu’on soit Wallons ou Flamands, on est habité par une même ferveur nationaliste. Voici nos principaux coups de cœur; il fut parfois difficile de les choisir.
BELGIQUE
L’Hôtel de Ville de Bruxelles
La visite guidée de cet édifice fut l’une des plus intéressantes de notre voyage. Elle porta sur l’histoire de Bruxelles et de la Belgique, sur l’architecture de l’édifice et sur les collections d’œuvres d’art qu’il abrite.
La construction de ce bel édifice débuta au 13e siècle, puis il fut agrandi au fil des siècles. Il est situé sur la Grand-Place et constitue, avec les maisons des corporations qui l’entourent, un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Un incontournable!
Le béguinage et les canaux de Bruges
Aucun lien avec les béguins de nos jeunesses. Les béguinages sont des communautés religieuses de femmes qui se sont formées au Moyen Âge dans le nord de l’Europe, surtout en Flandre. Ces femmes, les béguines, célibataires ou veuves en quête de spiritualité religieuse, ne prononçaient pas de vœux perpétuels et pouvaient librement retourner à leur vie antérieure. Le béguinage était un petit village dans la ville. Il était souvent situé à l’écart et entouré de murs. Chaque béguinage comprenait plusieurs maisons, une église, une infirmerie et des ateliers. Comme les béguines devaient subvenir à leurs besoins, elles étaient actives économiquement : soins aux malades, tissage, dentelle, etc. Le béguinage de Bruges est très particulier : au décès des dernières béguines au début du 20e siècle, des bénédictines sont venues s’y installer, ce qui en fait encore un lieu de culte. Lors de la visite, nous sommes invités à respecter cette oasis de recueillement et de paix. Plusieurs béguinages ont vu leur vocation changer, devenant musée, cité estudiantine, etc. Ces femmes furent sans doute des pionnières du mouvement féministe.
Un des nombreux canaux de Bruges
Celui-ci donne contre le béguinage.
Il ne faut surtout pas manquer une promenade en bateau sur l’ensemble des canaux de Bruges.
À Villers-La-Ville (située au sud de Bruxelles), nous avons visité les ruines imposantes d’une abbaye cistercienne. Lors de la visite, on a facilement pu 
imaginer l’importance de cette communauté quant à ses infrastructures, au nombre de ses membres et à son implication sociale dans la région.
Les fondations furent posées par saint Bernard au12e siècle.
L’abbaye compte plusieurs bâtiments : à gauche, l’hôtellerie (les moines avaient l’obligation morale d’accueillir les voyageurs) ; à droite, les ateliers de travaux manuels (la population moniale devait subvenir à tous ses besoins).
Nul doute que l’église de l’abbaye fut jadis splendide! Elle s’est effondrée en 1884.
Même sous la pluie, les jardins, encore entretenus, sont magnifiques. À remarquer, la route surélevée qui traverse le site.
Waterloo
On ne peut rester indifférents aux affrontements tragiques qui opposèrent les Français et les alliés favorables aux monarchies (plusieurs pays d’Europe).
Panorama illustrant la situation des combats le 18 juin 1815 vers 16 h. Les différentes scènes se déploient sur une grande toile circulaire de 110 m de longueur par 12 m de hauteur. Réalisée en 1912, l’intensité de l’action est palpable sur chaque tableau.
Voici la Butte du Lion. Ce sont les Hollandais qui ont érigé cet imposant monument à l’endroit présumé où leur futur roi fut blessé. Les Néerlandais possèdent d’ailleurs toujours une constitution monarchique.
Le site de la bataille de Waterloo est un site historique soigneusement conservé des promoteurs immobiliers. Pratiquement seules demeurent les fermes d’époque. Certaines ont servi de quartiers généraux pendant la bataille. Bilan de cette guerre : 49 000 morts et blessés à la nuit tombante le 18 juin 1815 et défaite de Napoléon. Au loin, la Butte du Lion.
PAYS-BAS
À Schagen, l’arche de Noé
Un Néerlandais, préoccupé par la hausse du niveau de la mer, a eu l’idée de reproduire l’arche de Noé afin de survivre à une éventuelle inondation de son pays. Le
Hollandais Johan Huibers a construit une réplique exacte de l’arche telle que décrite dans la Bible. Les animaux sont de taille réelle et plusieurs récits bibliques sont mis en scène très fidèlement. Huibers voulait aussi faire renaître de l’intérêt pour la chrétienté. Cette arche de Noé est un bateau musée qui se déplace sur l’eau et, aux Pays-Bas, ce ne sont pas les canaux qui manquent. On 
pourra ainsi visiter cette merveille en différents lieux.
Le village lacustre de Giethoorn
Le village de Giethoorn est un village de 2500 habitants où les rues sont absentes. Ce sont des canaux qui en font office. Ils ont été creusés au cours des siècles derniers pour le transport de la tourbe.
Les habitants se déplacent à pied et à bicyclette en empruntant ces ponts ou de simples passerelles ou en barque.
Les maisons sont magnifiques avec leur toit de chaume à la forme bombée.
Une partie des Pays-Bas étant située plus bas que le niveau de la mer, les Néerlandais ont dû faire preuve d’ingéniosité et de créativité pour lutter contre les inondations et les raz-de-marée destructeurs. Ils eurent à relever des défis technologiques plus grands que nature.
Le barrage de l’Escaut oriental est un barrage anti-tempête inauguré en 1986. Entre les piliers coulissent des vannes d’acier. Celles-ci sont abaissées si le niveau de la mer est trop élevé ou en cas de tempête. Un des piliers est ouvert aux touristes et laisse entrevoir l’ampleur de ces travaux hydrauliques.
Les moulins à vent
Aux Pays-Bas, les moulins à vent dressent un peu partout leur silhouette élégante, mais ils sont surtout présents dans les provinces de Hollande-Méridionale et de Hollande-Septentrionale. Il y eut les moulins à moudre le grain, les moulins à scier, les moulins à papier, etc. Plusieurs ont aussi servi à l’assèchement des terres situées au-dessous du niveau de la mer. Leurs aubes drainaient l’eau des bassins « bas » vers des bassins « hauts » par le biais d’écluses.
Les fleurs
Voici une petite idée des immenses champs fleuris des Pays-Bas. Au loin, un entrepôt pour conserver les fleurs avant qu’elles ne soient livrées au marché ou exportées à différents grossistes. Le spectacle doit être féérique au temps des tulipes!
GRAND-DUCHÉ DE LUXEMBOURG
Même si la ville de Luxembourg nous a beaucoup plu, notre coup de cœur luxembourgeois va à la petite ville de Vianden située aux confins de l’Allemagne. C’est là que nous avons mangé les meilleures crêpes au monde. Quel hameau pittoresque! Le château fut restauré complètement et, depuis, il a retrouvé son aspect de la fin du 18e siècle.
Le barrage de Lohmühle est situé à l’entrée nord du village. Ce qui est particulier dans ce barrage, c’est que l’eau du bassin de retenue est pompée au sommet de la montagne aux heures creuses pour être réutilisée aux heures de pointe.
Même le cimetière revêt un caractère très particulier. À l’arrière-plan, le barrage Lohmühle.
Au centre de la petite ville, de magnifiques chutes dérangent un peu les oies.
ARTS ET CULTURE
Notre voyage au Benelux fut l’occasion d’un contact privilégié avec plusieurs grands artistes qui ont marqué l’histoire des arts en Europe : Magritte, Van Goh, Rembrandt, Rubens…
Le 2 juin 2009, le musée Magritte s’est ouvert à Bruxelles dans un bâtiment complètement rénové. Il est exclusivement consacré à l’oeuvre de ce peintre surréaliste belge.
Le musée s’ouvre sur la Place Royale.
Van Gogh fut un peintre néerlandais prolifique. Nous avons pu admirer ses œuvres au musée Van Gogh à Amsterdam ainsi qu’au musée Kröller-Muller. Ce dernier lui consacre une grande partie de sa collection. Tout simplement magnifique!
À Amsterdam aussi, nous avons visité avec beaucoup d’intérêt la Maison de Rembrandt. Dans cette pièce, il peignait ses modèles. Fait intéressant, c’était une des seules pièces chauffées de la maison.
Dans la cathédrale d’Anvers, il nous fut donné de contempler de magnifiques toiles de Pierre-Paul Rubens. La Descente de la Croix, un des nombreux chefs-d’œuvre de Rubens (1612).
Au Château de Vianden (Luxembourg), nous avons admiré une très belle collection de tapisseries dans la gigantesque salle des comtes. À partir du 14e siècle, l’art de la tapisserie prit en Flandre une importance considérable. 
Le musée Kröller-Müller situé dans le Parc national de la Haute-Veluwe (Pays-Bas) constitue un ensemble exceptionnel qui allie nature et culture et qu’il ne faut pas manquer. Les immenses jardins exposent des œuvres d’artistes plus contemporains. Quelle visite ravissante!
Au Benelux aussi, la vie au quotidien reprend ses droits. Le 11 septembre 2009, une manifestation de fermiers néerlandais ralentissait la circulation dans une région des Pays-Bas. Par les bulletins de nouvelles locales, nous apprenions qu’ils contestaient le prix du lait. Plusieurs d’entre eux ont déversé des milliers de litres de lait pour appuyer leurs revendications. Les problèmes se ressemblent donc d’un pays à l’autre.
La cathédrale des Saints-Michel- et-Gudule à Bruxelles, le beffroi de Bruges, la ville fleurie d’Aalsmeer, la ville de Luxembourg, voilà d’autres sites qu’il nous fut donné de connaître et d’admirer!
Comme quoi, les voyages ne forment pas seulement la jeunesse !